HISTOIRE ET CÉLÉBRATION

La Place de la Bessèkè à Douala, c’est plus qu’un lieu consacré aux parades et autres célébrations de la vie nationale. C’est plus que les défilés des 11 février, 1er mai, 20 mai, 5 octobre, les décorations ou encore les installations des autorités de la région du Littoral ou du département du Wouri. C’est aussi plus que sa tribune de 1848 places. La Place de la Bessèké, située dans la vallée du même nom, c’est un témoin de l’histoire de la ville de Douala, alias Kamerunstadt.

C’est un témoin de l’évolution du Cameroun. En effet, en des temps où la topographie des lieux était autre, qui disait Bessèkè disait rivière. Un cours d’eau, lieu premier de tenue de la cour d’équité qu’était le Ngondo. Ce n’est donc pas un hasard si l’assemblée traditionnelle sawa a choisi la zone pour la construction de son siège. Dans l’antan, qui disait encore Bessèkè voyait la première gare ferroviaire de la ville, nichée dans la vallée, construite dans les années 20 par le colonisateur français.

Il venait ainsi parachever l’oeuvre de son prédécesseur allemand, commencée avec « le chemin de fer du Centre », qui reliait Douala à Yaoundé. Cette gare, connectée à celle de New Bell, elle aussi disparue, permettait par exemple le transport par train d’élèves qui habitaient ce quartier et fréquentaient à Akwa. Et au bord de l’ancienne rivière aujourd’hui étouffée par la modernisation et le béton, s’était aussi développé le plus grand marché de Douala. Vivres et poisson frais arrivaient par pirogue pour ravitailler la ville. Tous ces souvenirs se sont tus aujourd’hui.