Paradoxe pour certains, signe des temps pour d’autres. Le rapport que la classe des Kamers citadins entretient entre le contenu de ses poches et ses loisirs a parfois de quoi surprendre. En particulier dans la catégorie de ce qu’on baptise couramment les « JCD » (jeunes cadres dynamiques). La nouvelle génération des jeunes « boss » dans les administrations et les entreprises, qui aiment rappeler à tout-va pour éviter de se faire « cliquer », qu’ils sont aux affaires à la pire des périodes.
Au moment où le travail est devenu trop dur, les opportunités trop rares, les moyens (du pays et des entreprises) trop faibles, et la vie trop chère. Bref, on connaît la chanson « c’était mieux avant ». Pourtant malgré ce champ de complaintes et ces odes au foirage, ce sont les mêmes qui ont créé les Afterworks qui ne désemplissent jamais, les « Chills » qui font le bonheur des fabricants de spiritueux et brasseurs, les soirées thématiques aux noms aussi compliqués que le flou de leurs concepts.
Les cités balnéaires Kribi et Limbe qui faisaient fantasmer avant, tellement leur accès semblait réservé, sont désormais pratiquement des résidences secondaires où les séquences de fous rires en tenues légères devant des plats de fruits de mer coûtant le salaire d’un domestique, sont ensuite abondamment partagés sur les réseaux sociaux. Autant dire qu’on a moins d’argent, mais c’est Noël toute l’année et cotillons de lundi à lundi.