S'il est reconnu comme l'un des meilleurs arbitres au monde (si ce n'est le meilleur) par ses pairs en particulier et dans le milieu du football en général, Pierluigi Collina aurait pu ne jamais connaitre la gloire. Pierluigi n'a que 24 ans, lorsqu'il contracte une forme sévère d'allopécie. A cet âge, où il officie au plus haut niveau du football amateur italien, il perd tous ses cheveux et poils en seulement 10 jours. Les médécins ne voient aucun problème à ce qu'il continue l'arbitrage, mais les autorités du football italien n'abordent pas le sujet de la même manière.

«On considérait que l'image d'un arbitre sans cheveux n'était pas adéquate pour le Calcio à cette époque-là». Ce doute provoquera son éloignement des stades pendant 3 mois, car les instances italiennes craignaient la réaction des spectateurs. Mais après un essai, et surtout l'indifférence de ces derniers, il est à nouveau autorisé à diriger les matchs. «Convaincre qu'un arbitre chauve pouvait diriger un match de football a été pour moi une très grande victoire», déclarait-il à cet effet des années plus tard. En 1988, le natif de Bologne est promu en troisième division (Serie C1 et Serie C2).

Après un temps relativement court, et au bout de trois nouvelles saisons, il est autorisé à officier lors des matchs de Serie B et de Serie A. Et finalement, au bout de 43 matchs en Serie A, il est placé sur la liste des arbitres FIFA. Nous sommes en 1995. A partir de cette ascension, il accède aux grandes compétitions durant lesquelles il confirme tout le bien que l'on pense déjà de lui. L'Euro 2004, sera son dernier évènement majeur en tant qu'arbitre, puisqu'en février 2005, il atteint l'âge obligatoire de la retraite fixé à 45 ans pour les arbitres. Il range alors son sifflet. Mais tout ne sera pas totalement fini.

En février dernier, il fêtait ses 60 ans. Il est encore responsable en chef de l'arbitrage à l'UEFA. Ici, son rôle est de désigner les arbitres pour l'Euro, la Ligue des Champions, l'Europa League, l'Euro Espoirs et assurer leur préparation. Mais comment arrive-t-on à devenir l'arbitre le plus célèbre au monde? Intelligence, charisme naturel, capacité à faire taire n'importe quel joueur sur le terrain et surtout capacité à garder le contrôle au cours des compétitions qu'il arbitrait, sont quelques-unes des qualités qui vont y contribuer. Son travail lui attirera même la sympathie et le respect de joueurs de football, mais aussi encadreurs d'équipes.